Pierre CROZAT   Pierre Crozat PhD

SYSTÈME CONSTRUCTIF DES PYRAMIDES

LE GÉNIE DES PYRAMIDES

Première partie :
ÉTUDES PRÉLIMINAIRES 1990-1997

  1. C.V. Architecte-Urbaniste EPFL
  2. 1996 - Système Constructif des Pyramides
  3. icône de vidéo1996 - Accroissement pyramidal : simulation
  4. 1997 - Lettre de J-Ph. LAUER
  5. 1997 - Présentation générale :
    1. Résumé
    2. Introduction
    3. Une recherche scientifique, technique et opératoire
    4. Le procédé d'accroissement pyramidal
    5. Hérodote avait raison
    6. Provenance des matériaux
    7. Continuum technique
    8. Conclusion

Deuxième partie :
ÉTUDES DOCTORALES 1998-2002

  1. 2002 - Thèse de doctorat en Génie civil
  2. 2002 - Publication de « Le Génie des Pyramides »
  3. 2002 - De la géologie à l'édification
  4. 2002 - Pyramides et Mathématiques

Troisième partie :
ÉTUDES POSTDOCTORALES 2003-2017

  1. icône de vidéoMaquette de construction
  2. Infographie des phases de construction
  3. 2005 - Année mondiale de la Physique
  4. 2005 - Congrès Européen de Sciences des Systèmes
  5. icône de vidéo2006 - Apprentissage ludique et pédagogique
  6. 2006 - Revue du Palais de la Découverte
  7. 2007 - Revue Européenne de Génie Civil
  8. 2015 - Revue Compagnon du Devoir
  9. 2017 - Simulation paléo-topo-stratigraphique du plateau de Gizeh

Quatrième partie :
ÉTUDES DE FINALISATION 2018-2019

  1. 2017 - Hypothèse géologique
  2. 2017 - Lettre ouverte à Hany HELAL
  3. 2018 - Lettre circulaire à mes pairs
  4. Panneaux successifs d’Exposition
  5. Expériences pédagogiques
  6. La machine d'Hérodote
  7. Curriculum Vitae Chercheur

Cinquième partie :
PUBLICATIONS & MODÉLISATION INFOGRAPHIQUE ANIMÉE 2019 - en cours

  1. Communiqué - 2021
  2. De la logistique algorithmique ?
  3. Appel à programme INSTITUT PASCAL
  4. Proposition à NATIONAL GEOGRAPHIC SOCIETY
  5. Publications citant mes recherches
  6. Khéops : construction infographique
  7. Modélisation-simulation théorique

PROJETS ÉVÉNEMENTIELS

  1. 2006-2008 - Paris, duo de ses pyramides
  2. 2010 - Du Génie des Ouvrages & des Hommes
  3. 2013 - Marseille, pyramide de savoirs

Accéder au second site de
Pierre CROZAT Architecte - Urbaniste

version française version allemande version anglaise

Pour toute question, contacter l’administrateur Patrick FAIVRE (pj.faivre arobase gmail.com)

SCIENCE AAAS SUBMISSION

Article de recherche pour une présentation en ligne

 Télécharger le fichier PDF (taille : 12 MB)



AUTEURS

Pierre CROZAT* PhD. – Chercheur indépendant[1]Note [1] – Pierre CROZAT* - Français - Architecte - Urbaniste diplômé de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne - EPFL (1971) (Prix de la Société des Ingénieurs et Architectes – SIA (CH) (1971), Ingénieur en génie civil de l'Institut National Polytechnique de Lorraine – INPL (F)/École Nationale Supérieure des Mines de Nancy – ENSMN (2002) sous le titre“Le génie des pyramides” (Félicitations du Jury présidé par le Dr. Hany HELAL) ; Directeur de thèse : Prof. Jack-Pierre PIGUET Directeur ENSMN et Prof. Thierry VERDEL, Directeur du Laboratoire Environnement, Géomécanique et Travaux – LAEGO.
Architecte-urbaniste diplômé de l'École Polytechnique Fédérale de Lausanne - EPFL (CH). Docteur en Génie Civil de l'Université de Lorraine (anciennement Institut National Polytechnique de Lorraine) (F). Adresse : 54 Rue du Val d'Amour, 39380 LA LOYE (France)
pierre.Crozat@free.fr

Prof. Thierry Verdel PhD.[2]Note [2] – Thierry VERDEL - Français - Prof. Département de Géoingénierie /ENSMN (F), actuellement Recteur de l'Université francophone Léopold SENGHOR d'Alexandrie (Égypte).
Géoressources, Université de Lorraine, CNRS, GRECU, Mines Nancy (F).
Ingénieur en génie civil et minier, docteur en génie civil, professeur à Mines Nancy, école d'ingénieurs.
Addresse : 1, Place Ahmed Orabi, Al Mancheya BP 415, 21111 Alexandria (Egypt)
thierry.Verdel@mines-nancy.univ-lorraine.fr

Collaboration : Le Dr Pierre CROZAT a obtenu son doctorat (2002) sur l'ingénierie des Pyramides sous la co-supervision du Pr. Thierry VERDEL.

TITRE

PREUVES GÉOLOGIQUES D'UNE CONSTRUCTION ALGORITHMIQUE DES GRANDES PYRAMIDES


RÉSUMÉ

Nous montrons ici que les grandes pyramides se trouvent au milieu de leur carrière respective, leurs blocs constitutifs étant extraits à leur périmètre immédiat, comme le démontrent les réseaux de fracturation naturelle des roches et la simulation 3D de la paléo-topo-stratigraphie du plateau de Gizeh. La géologie explique également leur emplacement et leur orientation.

La méthode d'augmentation pyramidale proposée consiste à superposer des cônes d'enveloppe successifs (en pelures d'oignon). Les “machines en bois multipliées et/ou déplacées” (dixit HÉRODOTE, Ve siècle avant J.-C.) permettent – simplement – de soulever et de poser un bloc sur deux autres. Cette méthode de construction n'est pas du domaine de la géométrie externe (avec des rampes), mais du domaine de la logistique algorithmique interne (mouvement-machine) de la pratique du travail. Le volume pyramidal final correspond aux régularités de la géométrie pré-pythagoricienne.


TEXTE

I. ÉTAT DE L'ART CONCERNANT LES TRAVAUX ANTÉRIEURS SUR LE MODE DE CONSTRUCTION DES PYRAMIDES ÉGYPTIENNES.

  1. De nombreux auteurs ont des théories sur la construction des grandes pyramides de Gizeh, de l'antiquité à nos jours : (selon J-Ph. LAUER)[3]Note [3] – En particulier la pyramide de Khéops, “la plus énigmatique” en raison de ses caractéristiques intérieures : couloirs, salles et grande galerie, qui, à la suite de notre étude, sera “la plus révélatrice” du système constructif des grandes pyramides.
    1. Théories mystiques :
      1. Théories bibliques[4]Note [4] – Théories bibliques : John TAYLOR, ”The great pyramid : Why was it built and who built it?“, 1859 ; Piazzi SMYTH, ”Our inheritance in the great pyramid“, 1864, and ”Life and Work in the great pyramid“, 1865 ; Morton EDGAR, ”The great pyramid : its scientific features“ ; D. DAVIDSON; Adam RUTHERFORD, ”Pyramidology“, 1972 ; Georges BARBARIN, “Le secret de la grande pyramide ou de la fin du monde adamique“, 1936
      2. Théories théosophiques[5]Note [5] – Théories théosophiques : Marsham ADAMS, “The house of the Hidden Places” et “The book of the master”, London, 1845. Ralston SKINNER, “The source of measures”, qui fait un rapprochement avec la cabale juive, clef ésotérique de la Bible ; H.P. BLAVATSKY, “Isis dévoilée”, 1931 ; Edouard SCHURÉ, “Les grands initiés”, Paris, Perrin, 1961 ; Georges BARBARIN, “Le secret de la grande pyramide ou de la fin du monde adamique”, Hadyar, 1936 ; André POCHAN, “L'énigme de la grande pyramide”, 1971 ; Michel-Claude TOUCHARD, “Les pyramides et leurs mystères”, 1966.
    2. Des théories pseudo-scientifiques :
      1. Théories astronomiques[6]Note [6] – Théories astronomiques : JOMARD, “Description générale de Memphis et des pyramides, accompagnée des remarques géographiques et historiques, ainsi que Remarques et recherches sur les pyramides d'Égypte, et Exposition du système métrique des anciens Egyptiens, contenant des recherches sur leurs connaissances géométriques, géographiques et astronomiques et sur les mesures des autres peuples de l'Antiquité”, 8 tomes en 9 volumes, Paris, Imp. impériale, 1808-1822 ; LE PÈRE et COUTELLE, “Observations sur les pyramides de Guiseh et sur les monuments qui les environnent”, Antiquités, Mémoires, t. 2, 1818 ; Abbé MOREUX, “Les énigmes de la science”, 1941, et “La science mystérieuse des pharaons”, 1943 ; Richard A. PROCTOR, “The great pyramid”, 1888 ; Duncan MACHAUGHTON, “A scheme of Egyptian chronology”, 1932 ; COTSWORTH, “The national Almanac”, 1902.
      2. Théories mathématiques[7]Note [7] – Théories mathématiques : Richard LEPSIUS, “Über den Bau der Pyramiden”, 1843 ; L. BORCHARDT, “Die Pyramiden, ihre Entstehung und Entwicklung”, 1922 ; JAROLIMEK, “Der mathematische Schlüssel zu der Pyramide des Chéops”, 1890 ; Flinder PÉTRIE, “The building of a pyramid”, 1930 ; Hermann REIKES, 1907 ; K. KLEPPISCH, “Die Chéops pyramide, ein Denkmal mathematischer Erkenntnis”, 1921 ; F. NOETLING, 1921 ; I.E.S. EDWARDS, “Les pyramides d'Egypte”, Tallandier, 1981.
    3. Des théories originales, notamment :
      1. Verrous
      2. Pression de l'eau
      3. Pierre artificielle
    4. Théories constructivistes :
      De manière générale, ces différentes théories tentent de proposer des solutions pour la construction (empilement des strates) par des hommes organisés en groupes de construction (sans intervention de Dieu, de mystères, d'astronomie ou de mathématiques).
      Certains d'entre eux, à la suite de DIODORE de Sicile, impliquent des travaux avancés parfois plus importants que la pyramide elle-même (rampes ou écluses).
      1. Rampes frontales[8]Note [8] – Théories des rampes frontales : Prof. J. DAVIDOVITS, “Ils ont bâti les pyramides”, Paris 2002, “La nouvelle histoire des pyramides”, Paris 2004, “Bâtir les Pyramides sans Pierres ni Esclaves ? La science défie les égyptologues”, Paris 2017 ; Prof. G. DEMORTIER, 2004, et J. BERTHO, “La pyramide reconstituée”, 2001 : Elles reposent sur le mode de transport de grands poids avec des traîneaux glissant sur des rampes constituées de couches de limon, comme le montrent les bas-reliefs égyptiens. Ces rampes peuvent être nombreuses, longues et avec des pentes marquées, selon les auteurs, et pourraient être élevées au fur et à mesure de l'empilement des couches de la pyramide.
      2. Rampes latérales ou enveloppantes[9]Note [9] – Rampes latérales ou enveloppantes (externes ou internes) : Louis CROON, op. cit. (multiples rampes le long des gradins). Uvo HÖLSCHER, “Das Grabdenkmal des Königs Chephren”, 1912 (quatre rampes superposées sur une face). WHEELER, “Pyramids and their purpose”, 1935 (quatre rampes). Georges GOYON, “Le secret des bâtisseurs des grandes pyramides”, 1983. (externe ou interne) : basé sur le principe de rampes mises côte à côte, qui se multiplient au fur et à mesure que la pyramide grandit, ou de rampes qui entourent la pyramide, qui sert à son tour de support.
      3. Pyramides à degrés et degrés supplémentaires[10]Note [10] – Les pyramides à degrés de la 3e dynastie ont été peu étudiées, sauf celle de Djoser à Saqqarah par l'égyptologue-architecte français J-Ph. LAUER, qui pensait qu'il s'agissait d'une superposition de Mastabas. Cette vision est “formaliste” et non “constructive” Nous avons démontré dans la thèse (P. CROZAT — 2002) au chapitre “Continuum technique des ouvrages tumulaires” que la méthode appropriée existait dès les premières épurations rurales du Néolithique.pour la rendre lisse[11]Note [11] – Pyramide à degrés devenue pyramide lisse : L. BORCHARDT, E. GUERRIER, “Le principe de la pyramide égyptienne”, 1981, “Les PYRAMIDES l’enquête 2006”., L. BORCHARDT (1863-1938) : Malgré une vision formaliste et non constructive qui nécessite un énorme travail annexe, le concept de cet auteur de trois chambres (souterraine, du roi et de la reine) a été considéré comme solide et donc repris par de nombreux égyptologues sans autre preuve (Fig. S1 : Les 3 chambres de L. BORCHARDT).
    5. Machines d'accrétion et de levage :
      1. Toutes les œuvres précédentes s'inspirent de la forme finale des pyramides.
      2. En revanche, nous nous intéressons à la méthode de construction qui, à son tour, génère la forme.
      3. Certains auteurs, à la suite d'HÉRODOTE, recherchent un système d'accrétion et des machines à lever les blocs, sans décrire, toutefois, un processus constructif logique. De plus, ils ne déterminent pas l'origine des matériaux (carrières), par exemple, la description d'un noyau central de hauteur totale[12]Note [12] – Accrétion de décroissance des parois : H. STRAUB-ROESSLER, A. CHOISY entouré de murs de hauteur décroissante.

  2. Nous avons tenté de décrire le processus de construction des pyramides du point de vue d'un bâtisseur : recherche de solidité, de facilité et d'économie.

    En revanche, dans cet article, nous proposons un système de croissance pyramidale algorithmique[13]Note [13] – Croissance pyramidale algorithmique : Pierre CROZAT- Doctorat (1990-2019), “Système constructif des pyramides” 1996, “Le génie des (grandes) Pyramides” 2002. : Nous avons basé notre proposition sur les révélations historiques d'HÉRODOTE et notamment sur un passage du livre IV qui décrit un mode de levage avec des machines en bois, et un processus d'accrétion basé sur le mouvement des machines. A partir d'un noyau primaire, les constructeurs ont créé une succession de cônes enveloppants faits de blocs de pierre locale extraits autour de l'édifice, dans des carrières horizontales, par phases successives de volumes correspondants (Cf. 1 : CV de P. CROZAT RECHERCHE 2017).

    Nous avons basé notre travail sur :

    1. HÉRODOTE (450 av. J.-C.) : sa description du mode de fonctionnement de la machine faite de courtes pièces de bois contient une solution : un véritable “système” constructif représentant un saut technologique et conceptuel, l'aboutissement du continuum technologique des tumulus funéraires.
    2. STRABO (Ier siècle av. J.-C.) : “En visitant les pyramides, nous avons observé un fait extraordinaire qui mérite, nous semble-t-il, d'être mentionné. Il s'agit d'un grand amas de tessons de pierre qui couvre le sol devant les pyramides. Il suffit de chercher dans ces amas pour trouver de petites pétrifications ayant la forme et la taille d'une lentille, reposant parfois sur un lit d'autres débris (pétrifiés eux aussi), qui ressemblent à des épluchures de légumes en demi-coquille” dit le géographe grec, qui s'intéresse aux pierres des pyramides et reconnaît les “lentilles” (calcaire éocène : Nummulites du Lutétien).
    3. K.R. LEPSIUS (1810-1884) : il a été le premier à mettre en relation le volume de la pyramide et la durée du règne du pharaon.
    4. A. CHOISY (1841-1909) : auteur d'une “Histoire de l'architecture” (1899), il a étudié les techniques de construction depuis l'Antiquité, dont “L'art égyptien de bâtir” (1904)
      Il avait l'intuition d'une méthode de construction par enveloppes successives. Cependant, il n'a pas développé et démontré le système constructif complet, ce que nous avons tenté de faire.
    5. M. SERRES (1939-2019) : historien des sciences et des techniques. Dans “Les origines de la géométrie” (Paris 1993) il décrit une période spécifique d'évolution pré- pythagoricienne en Égypte qu'il appelle “logistique ou algorisme” et qui, pour nous, correspond au saut technologique et conceptuel que constitue la période de construction des cinq grandes pyramides lisses (Cf. 2 : Le génie des pyramides 2017 – Condensé).

  3. Nous présentons une approche différente, scientifique, technique et opérationnelle

    1. notre expérience de constructeur ne peut admettre aucune “théorie rampiste” qui nécessite des travaux annexes beaucoup trop lourds, comme par exemple :
      1. la création d'une plate-forme horizontale par le déblaiement d'un grand volume de matériaux (que faire avec, où les placer ?),
      2. la construction par ”assises horizontales” (de plus en plus réduites) qui nécessite une annexe (rampe) de pierre ou de terre qui, dans le cas de la rampe frontale, est plus importante que la future pyramide elle-même, et qui devra ensuite être démontée (double travail),
    2. Commençons par le point de vue du constructeur : en tant que constructeur expérimenté, nous avons compris la valeur technique et opérationnelle du système constructif décrit par HÉRODOTE.
    3. Le niveau technologique de la préparation des blocs et la précision des joints indiquent une maîtrise très avancée (presque contemporaine) du savoir-faire des métiers de la pierre.
    4. Il s'agit du principe vernaculaire qui consiste à emprunter les matériaux constitutifs de l'œuvre dans l'environnement immédiat[14]Note [14] – Photographie du tumulus néolithique Maes Howe de l'ORKNEY dans les ORCADES, au nord de l'Écosse (plus de 20 pieds de haut et 100 pieds de diamètre) datant du Néolithique (de 3000 à 2800 av. J-C). Il est le prototype le plus expressif de la méthode “vernaculaire” : exploiter autour du bord pour abonder au centre. (Éd. National Geographic - Revue août 2014)., à les empiler en forme conique, puis à continuer à construire à partir du centre, avec des cônes pyramidaux enveloppants qui créent l'accrétion du volume. La pyramide se trouve en fait au milieu de sa propre carrière, avec de nombreux blocs prédimensionnés par la fracturation naturelle. Cette interprétation est typique de la technologie de l'époque et s'inscrit dans le continuum des œuvres tumulaires du Néolithique.

  4. Nous mettons en relation les caractéristiques géologiques du site avec la construction.

    Les égyptologues et archéologues n'ont pas pris en considération les matériaux, la géologie (structure et stratigraphie), la géologie des ingénieurs (étude de la fracturation naturelle de la roche), le modelage ou l'évolution de la méthode constructive qui crée la forme, ni l'interaction entre la pyramide et sa carrière.
    1. M. LEHNER et Z. HAWASS : Dans le rendu topographique et géologique du site (Mapping Project on the Giza Plateau, 2005), ils n'ont pas tenu compte des avantages de la photogrammétrie, ni de l'importance de la géologie (structure et stratigraphie), ni de l'importance de la géologie de l'ingénieur (processus naturel de fissuration de la roche) que nous avons observée sur le site à l'époque. L'Institut géographique national de Paris a utilisé la photogrammétrie dès les années 1960 pour créer un orthophotoplan du plateau de Gizeh.
    2. les pyramides à degrés sont construites avec des pierres manu-portables (petit appareil) fournies par le gisement de l'Éocène supérieur de leur site et avec la méthode constructive “par degrés” (Fig. S2 : Pyramides à degrés).
    3. la photographie de la grande fouille de Zaouiet el Arian montre en surface la couche de l'Éocène supérieur et, en dessous, les couches de l'Éocène moyen et inférieur : bien que le sarcophage ait été installé, cette pyramide n'a jamais été construite. Datée de la IVe dynastie (par G. A. REISNER), elle appartient plutôt à la IIIe dynastie comme le suggèrent sa fosse et la stratigraphie du site (Fig. S3 : Zaouiet el Arian).
    4. les grandes pyramides sont construites avec des “blocs cyclopéens” provenant du dépôt de l'Éocène moyen de leur site et par la méthode constructive appropriée des “bancs successifs” (voir plus loin) (Fig. S4: Grandes pyramides lisses).
    5. La preuve définitive est fournie par les 3 pyramides d'Abousir (pyramides à degrés avec ajout de degrés, pour les rendre lisses) qui, datées de la Cinquième dynastie (donc après les grandes pyramides de grand appareil), utilisaient l'ancienne méthode des ”degrés” imposée par le gisement de l'Éocène supérieur (petit appareil) (Fig. S5 : Pyramides d'Abousir).
    6. Les pyramides à texte (du type de celle d'Ounas à Saqqarah – VIe dynastie) sont devenues “symboliques”, constituées de blocs cyclopéens sur la périphérie (pierres d'appui de l'Éocène moyen) et d'un opus incertum interne de l'Éocène supérieur. La partie importante n'est que la chambre funéraire avec le sarcophage, le ciel étoilé peint et les Textes de la Pyramide (Fig. S6 : Pyramides à texte).
    7. Les pyramides en briques (Fig. S7: Pyramides en briques).
    8. Notre analyse est corroborée par la thèse scientifique de M. WISSA[15]Note [15] – Myriam Wissa : “La pierre de construction de l'Ancien Empire dans les complexes funéraires royaux de Memphis et Letopolis : Études typologiques et lexicographiques” (Paris 4 Sorbonne – 1995). Cette thèse est une recherche pluridisciplinaire portant sur l'archéologie-égyptologie et la pétrographie et stratigraphie (géologie). Elle s'intéresse à la nature et à l'origine des pierres de construction utilisées dans les complexes funéraires royaux de l'ancien royaume et à la raison du choix des matériaux. (1995).
    9. En fait, c'est le dépôt sous-jacent du site des pyramides qui impose la méthode constructive appropriée. La méthode, à son tour, génère la forme. En d'autres termes, la forme des pyramides n'est pas un jeu de style mais le résultat de la méthode.
    10. L'approche géométrique architecturale (héritée des Grecs) est restée inopérante depuis DIODORE jusqu'à aujourd'hui, c'est-à-dire pendant 2 500 ans, car elle n'était pas adaptée aux bâtiments réalisés 2 200 ans plus tôt.

  5. Quelques preuves archéologiques qui corroborent notre vision

    1. La pyramide rhomboïdale se trouve au centre de sa propre carrière, comme le montre la photo de M. BRIDGES (Egypt : Antiquities from above, Little, Brown and company, Boston) (Fig. S8 : Pyramide rhomboïdale).
    2. Les 5 grandes pyramides (la pyramide rhomboïdale (Dasher Sud), la pyramide rouge (Dasher Nord), et les 3 pyramides de Gizeh) sont constituées de blocs parallélépipédiques, disposés en boutisse, (c'est-à-dire que leur longueur est perpendiculaire à la face observée) (Fig. S9: Disposition des blocs “à l'arrière”).
    3. Les blocs du sommet de la pyramide de Khéops présentent des arêtes visibles qui ont été beaucoup perturbées par diverses démolitions, fractures et renouvellements. Néanmoins, pour chaque bloc taillé, on peut voir l'“appareillage horizontal en encorbellement”, le plus économique selon A. CHOISY (Fig. S10 : Sommet de la pyramide de Khéops).

  6. En revanche, le raisonnement présenté ici correspond à un profond changement de paradigme : il est basé sur la méthode, appelée “système” par HÉRODOTE :

    Très ancien, il a dû être recréé étape par étape dans son application à la pyramide. Ce système de raisonnement, appelé “Logistique Algorithmique” a besoin d'un support concret.
    Elle nécessite l'apprentissage du cheminement algorithmique théorique, et sa confrontation permanente avec la réalité concrète et opérationnelle, et le savoir-faire des travaux de la pierre (Cf. 3 : Accroissement pyramidal : Simulation – 1997).

II. SYSTÈME CONSTRUCTIF DES PYRAMIDES : UNE LOGISTIQUE ALGORITHMIQUE (?)

A. INTRODUCTION : LE PRINCIPE DE LA MÉTHODE

Les grandes pyramides d'Égypte sont des constructions humaines qui appartiennent au continuum technique des édifices tumulaires majeurs et mineurs (Fig. 1) qui, dans le monde entier, sont construits en fonction de la taille et du poids des matériaux locaux, et selon les techniques (à la main, avec des échafaudages, avec des machines de levage, avec des moteurs d'élévation) disponibles au moment de leur érection, ou en raison des circonstances. Cette analyse explique l'évolution des méthodes constructives qui produisent et génèrent la forme spécifique de ces œuvres. Le passage des pyramides à degrés aux grandes pyramides à gradins lisses n'est pas seulement une variation de forme, mais le résultat même de la méthode choisie.

B. LA CONTRIBUTION ESSENTIELLE D'HÉRODOTE

Le premier historien, HÉRODOTE d'Halicarnasse (Ve siècle avant J.-C.), a décrit très précisément le mode opératoire de l'empilement des blocs de la pyramide de Khéops, avec un système de gradinss successifs (mais non de marches), appelés alternativement bomides ou crossaïBomides signifiant “table” (notion d’entablement) et crossaï ”corbeau” (notion d’encorbellement), deux concepts complémentaires, un peu techniques, appartenant au domaine de la construction, que les traducteurs, hellénistes à l'esprit littéraire, n'ont pas bien compris et interprété, la construction ne faisant pas partie de leurs compétences (Fig. 2). Cette description est assez précise et efficace, méritant d'être développée.
Les visiteurs ultérieurs, héritiers de la culture grecque, et pratiquant une vision géométrique (THALÈS déjà), les égyptologues, archéologues et pyramidologues ultérieurs sont tombés sur ce texte et ont tenté de percer le mystère de la construction des pyramides selon l'autre description, donnée par DIODORE de Sicile (1er siècle après J.-C.) et mentionnant des levées de terre (rampes) (Fig. 3), qui représentent pourtant plus de travail que la pyramide elle-même, et doivent être démolies par la suite. Depuis cette période de l'Antiquité, toutes sortes de solutions de rampes ont été proposées, sans jamais montrer de preuves plausibles, et les solutions invoquant des machines sont restées quasi absentes.

C. RECHERCHE SCIENTIFIQUE, TECHNIQUE ET OPÉRATIONNELLE

L'analyse et la compréhension du texte d'HÉRODOTE ont ouvert un nouveau champ d'investigation sur le mode de construction des pyramides d'Égypte, basé sur trois domaines :

  1. La recherche sur l'évolution des méthodes de construction des ouvrages tumulaires, dont les grandes pyramides d'Égypte, appartient au domaine technique de l'art de la construction.
  2. Découverte par un professionnel expérimenté, elle offre de nouvelles perspectives, contrairement aux nombreuses théories interprétatives et personnelles inspirées par des prétextes religieux ou narratifs. Elle suit un parcours rigoureux comprenant hypothèse, recherche et développement, vérification et expertise, expérimentation et simulation, vérifiables à chaque étape.
  3. C'est dans la description du mode de fonctionnement de la machine capable de soulever et de placer un bloc d'une couche sur la suivante que se trouve le savoir-faire du travail de la pierre qui s'est en partie maintenu jusqu'à nos jours.
    La recherche présentée dans ce document est structurée en 24 phases d'hypothèses successives, selon un parcours logique basé sur la logistique de la construction, à partir de l'expérience personnelle, de l'intuition, de l'observation, de l'étude, de la compréhension qui a commencé en 1990 devant le Sphinx, avec un défi lancé au professionnel de la construction : “Comment construirais-je une pyramide ?”.
  1. Hypothèse des principes des techniques vernaculaires et de l'économie d'effort : on construit avec des matériaux pris dans l'environnement immédiat, d'où le choix d'un site capable de les fournir et selon la technique disponible.
  2. Hypothèse du “château de sable” : comment créer un grand tas ? Commencez par un petit tas et trouvez comment augmenter sa taille (Fig. 4).
  3. Hypothèse de construction avec escaliers[16]Note [16] – A. CHOISY, L'art de bâtir chez les Égyptiens, Histoire de l'architecture, Chapitre II ÉGYPTE - Ed. Inter-Books, puis recherche et analyse du texte d'HÉRODOTE suivie d'une modélisation dessinée à la main, puis infographique, de l'empilement (Fig. 5) (voir l'animation infographique en annexe). Mise au point du système d'“accrétion pyramidale”, avec des cônes-enveloppes empilés et démonstration du rôle utilitaire de la grande galerie (Fig. 6) de la pyramide de Khéops : une extraordinaire rampe de levage oblique, capable de hisser à leur destination les 50 monolithes de granit de la chambre du roi, sur un faisceau de plans inclinés créés par le système lui-même. Ainsi, la pyramide la plus énigmatique se trouve être la plus révélatrice du système constructif des grandes pyramides[17]Note [17] – Premier livre “SYSTEME CONSTRUCTIF DES PYRAMIDES” Pierre Crozat - Ed. Canevas (F) & (CH) – 1996 - ISBN 2-8838-064-3- d'Égypte.

    D. LA PARTIE DE LA GÉOLOGIE

  4. Application de l'ancien principe vernaculaire, c'est-à-dire l'emprunt des matériaux aux alentours mêmes de la construction érigée au centre, via des phases successives correspondantes : la pyramide est donc au milieu de son site d'extraction, à chaque étape, ce qui implique l'étude géologique et pétrographique du site d'érection.
  5. Étude des caractéristiques géologiques du plateau de Gizeh (origines, structure, stratigraphie, érosion karstique) montrant que le plateau de Gizeh est un pli anticlinal d'axe NE/SO (Nord 45°) avec deux réseaux de discontinuités[18]Note [18] – M. RUHLAND : Recherches sur la fracturation naturelle des roches (1969 - 1972) - Méthode d'étude de la fracturation naturelle des roches associée à divers modèles structuraux. Institut de Géologie, Université Louis Pasteur, F 67084 Strasbourg Cedex - Équipe de recherche associée au C.N.R.S. “Géologie structurale et analyse tectonique”. Bulletin de la Société Géologique, 26, 2-3, p. 91-218, Strasbourg, 1973 (Louis-Jean Imp., 1973). : le principal fait de joints parallèles et transversaux et le secondaire, diagonal au précédent (alpha delta droite et gauche (Fig. 7). Ce cadre de joints diagonaux (fermés) dicte l'orientation de l'exploitation des carrières horizontales et inclinées, aujourd'hui comme hier, et donc l'orientation des pyramides elles-mêmes. Les trois pyramides de Gizeh sont donc orientées par la géologie[19]Note [19] – Conférence publique donnée au CULTNAT / Smart Village / LE CAIRE le 26/09/2017 par Pierre CROZAT.. Pour preuve, des tectoglyphes striés orientés E/W ont été découverts sur la face nord du lit rocheux de la pyramide de Chephren en 2005 (Fig. 8).
  6. Le Sphinx est un reste de carrière (le plateau a été creusé tout autour de lui (Fig. 9) où l'on peut lire la stratigraphie[20]Note [20] – J. CUVILLIER, Révision de la nummulitique égyptienne - Ed. Le Caire, imp. Schindler, 1930. In-4, 372 p., Pl. ( Mémoires de l'Institut d'Égypte.) ( p.538). et la pente du plateau (Fig. 10). Sa tête appartient à la même couche (a) (auversienne) que le deuxième étage de la tombe de Khent-Kawes et le temple haut de Chéphren. La pyramide de Chéphren a emprunté ses matériaux à une seule couche stratigraphique appelée (g) “pierre de construction” de 12 mètres d'épaisseur, qui a fourni une pierre de bonne qualité, dense et facile à exploiter.
  7. La simulation 3D (GoCAD)[21]Note [21] – Une simulation 3D de la paléo-topo-stratigraphie du plateau de Gizeh a été réalisée avec l'aide du département de géo-ingénierie de l'École des Mines de Nancy (Prof. J. SAUSSE et étudiant Th. BURLETT) en 2015. de la paléo-topo-stratigraphie du plateau de Gizeh avec l'orthophotoplan[22]Note [22] – Institut de Géographie Nationale - IGN, Paris (F), établi par restitution photogrammétrique, ainsi que le relevé topographique numérisé du plateau GIZEH : Giza Plateau Mapping Project dirigé par Mark LEHNER (AERA). comme fond constitue une approche nouvelle (Fig. 11). Elle a permis de situer les trois pyramides au sein de la stratigraphie : Celle de Mykérinos au niveau 75 m ; celle de Chéphren au niveau 70 m ; celle de Chéops au niveau 60 m (Fig. 12). Chaque pyramide a utilisé des couches géologiques de plus en plus profondes, avec des niveaux de dureté et de densité différents, ce qui explique leurs différents états de conservation.
  8. La pyramide de Khéphren étant construite avec la seule couche de pierre de construction (g), assez dense mais un peu fragile, présente une grande régularité à sa base, et dans ses blocs et leur assemblage, mais aussi une forte érosion (Fig. 13) perceptible sur plusieurs des cônes d'enveloppe. Ce type d'érosion n'existe pas sur la pyramide de Khéops, car ses cônes-enveloppes proviennent de la couche inférieure (f) à 4 m, de la couche (e) à 5 m et d'une partie de (d), qui sont beaucoup moins réguliers mais beaucoup plus résistants à l'érosion. Seule l'enveloppe finale est en calcaire de Tura, sur la rive gauche du Nil, et elle a disparu à cause de l'érosion et du pillage humain, comme celle de Chéphren, en partie seulement.
  9. Dans la pyramide de Khéops, la chambre de la reine semble située sur le plateau préexistant[23]Note [23] – Comme envisagé intuitivement dans “SYSTÈME CONSTRUCTIF DES PYRAMIDES” ( p.143-144) Pierre CROZAT - 1996., au centre et au début de la construction de la pyramide, et au centre et au début des carrières périphériques sub-horizontales, comme l'indique la coupe médiane (N/S), malgré une pente NW/SE d'environ 3,2%.

    E. LES VIDES DÉCOUVERTS PAR LA MISSION SCAN PYRAMIDS DE 2017

  10. L'existence des grands et petits vides dans la pyramide de Khéops, découverts par la mission Scan Pyramids[24]Note [24] – SCAN PYRAMIDS est une mission sous l'égide de la République arabe d'Égypte / Ministère des Antiquités, conçue par HIP INSTITUTE Heritage-Innovation-Preservation et réalisée par la Faculté d'ingénierie de l'Université du CAIRE. n'a pas été expliquée jusqu'à présent par les égyptologues[25]Note [25] – Comité (RAE) de célèbres égyptologues-archéologues composé de Zahi HAWASS (EG), M. LEHNER (USA), R. STADELMANN (D) tous suivant la solution rampante. (Fig. 14).
    En revanche, les recherches sur le mode de construction des pyramides permettent une interprétation prudente[26]Note [26] – Voir : LETTRE OUVERTE (officielle) de P. CROZAT au 10/11/2017 au Dr. Hany HELAL, Prof. à la Faculté d'Ingénierie de l'Université du Caire, Dr. en mécanique des roches et à ce titre président du jury de thèse de Pierre CROZAT sur “L'ingénierie de la pyramide” (2002) et directeur scientifique de SCAN PYRAMIDS., basée sur la statique et la résistance des pierres : les vides pourraient représenter un système de protection de la grande galerie et du couloir ascendant qui devait rester fonctionnel au moins jusqu'à la mise au tombeau du roi, alors que la pyramide n'était qu'à moitié construite.
  11. Cette interprétation prudente suggère qu'il s'agit d'un conduit en relief, placé au- dessus de la fragile grande galerie et du couloir ascendant, pour les protéger. Ce conduit est constitué de boisseaux horizontaux faits de chevrons (Fig. 15), dont le rôle statique serait de répartir la charge (de la future pyramide non encore construite) de chaque côté du corps déjà construit. Une image de ce système prudent de distribution de la charge est visible sur la face Nord, avec les deux chevrons superposés au-dessus de l'entrée – résultat de cette cheminée de décharge (Fig. 16), qui montrent l'organisation combinatoire des boisseaux superposés sur la pente.
  12. L'existence des vides a relancé notre approche constructiviste. En effet, l'utilisation d'une “machine faite de courtes pièces de bois” pour le levage (un levier sur un trépied appelé Chadouf en Égypte), dont le mouvement de la machine constitue un algorithme : un algorithme physique concret simple de levage, consistant à soulever un bloc pour le placer sur deux autres, avec un appui nécessaire pour réaliser l'action (comme décrit 24 siècles plus tard par ARCHIMÈDE). Nos recherches ont développé cette vision dès 1996[27]Note [27] – P. CROZAT dans le “Système constructif des pyramides”. Cette approche prend en compte l'utilisation coordonnée de la carrière et de l'érection de la pyramide, ainsi que la réalisation simultanée des aménagements intérieurs de la pyramide. Notamment les mal nommés “girdlestones” qui sont des piliers successifs dont le rôle est de bloquer la grande galerie et de l'empêcher de glisser, puisque ses blocs de sol sont disposés en pente et non horizontalement (Cf. 4 : Lettre ouverte à ScanPyramids).

    F. COORDINATION MODULAIRE

  13. Il a rendu nécessaire la recherche d'une coordination modulaire et d'un rythme de progression PYR /CAR (Pyramide/Carrière). Nous avons utilisé une conception théorique avec un plan carré où le centre, foyer commun de la pyramide et de la carrière pour chaque phase d'accrétion, se trouve au niveau (0), sur le sol préexistant, et le sommet au niveau (6) ; le sol d'extraction se trouve au niveau (-1), générant une accrétion pyramidale volumique, avec un rapport de 7, que ce soit en plan ou en élévation, quel que soit le rapport entre la hauteur et la demi-base[28]Note [28] – Jean-Philippe LAUER (1902-2001) architecte français, versé très tôt dans l'égyptologie-archéologie, a travaillé toute sa vie sur le site de Saqqarah (pyramide à degrés de Djoser), il est l'auteur de la “théorie de la rampe frontale” de la grande pyramide de Khéops dans son livre ”Le mystère des pyramides” (Ed. Presses de la Cité – France – 1988 – ISBN : 2-258-02368-8) et du rapport Hauteur / 1⁄2 Base = 14/11, un nombre irrationnel (anachronique selon l'Histoire des Mathématiques ou même ésotérique douteux) dans le chapitre II “Connaissances scientifiques - La Géométrie des Pyramides” (p.227-237) que cette étude “SYSTÈME CONSTRUCTIF DES PYRAMIDES” conteste fondamentalement. Un échange de lettres entre J-Ph. LAUER (de sa main) et P. CROZAT – 1997) explique les raisons de cette confrontation ; il a été conservé et peut être produit. Cette ambiguïté correspond au courant ésotérique d'une architecture dite sacrée. (Fig. 17).

    G. HYPOTHÈSE ALGORITHMIQUE

  14. Cette hypothèse algorithmique se compare assez favorablement avec les relevés de MARAGIOGLIO & RINALDI (1965) et de DORMION (1996), et avec les données stratigraphiques (Fig. 18) :
    1. La chambre de la reine est située sur la couche (g) (12 m) à 21 m (niveau (0).
    2. Le couloir ascendant traverse les limites des couches (g) (12 m) et (f) (4-5 m) à l'endroit même où apparaît le “bloc de pierre local”.
    3. Il descend à travers cette couche (f) (4-5 m) jusqu'à sa limite avec la sous-couche (e) (également 4-5 m), où il rejoint le couloir descendant qui traverse cette couche et la suivante (d) (également à 5 m), etc. La limite entre (c) et (d) correspond à l'extrémité de la maçonnerie construite dite “passage des voleurs”, au fond de la grotte qui marque le niveau final de prélèvement dans la carrière et le début des blocs construits au pied de la pyramide.
    4. On retrouve la couche de galets dans laquelle la grotte a été creusée sur le talus, au-dessus, au pied de la Mastaba G 2000, dégagée par la carrière du talus.
    5. La sape Al-Ma'moun a été creusée au fond de la couche (f) (4-5 m) ; son plancher horizontal appartient à la couche inférieure (e) (5 m).
  15. Le double concept de “Logistique ou Algorisme” (M. SERRES[29]Note [29] – Michel SERRES (1930-2019) (“ Les origines de la géométrie” – Paris, Ed. Flammarion, 1993 ) est un philosophe, historien des sciences et des mathématiques, épistémologue et homme de lettres français, élu à l'Académie française en 1990. Son expression “Logistique ou Algorisme” qui relie la Logistique à l'Algorisme (du nom du mathématicien perse Al KWRITZMI de l'école de Bagdad – et de son collègue égyptien Al KAMAL, sous le califat d'AL MAMOUN – le commanditaire de la sape de la pyramide de Khéops, au IXe siècle) est un brillant raccourci épistémologique qui suggère sa source car, vu l'efficacité de cette sape, il est fort probable que le calife était bien informé !, 1993) confirme l'ensemble de la solution mécaniste. Il était en usage lors de la construction des grandes pyramides et a joué un rôle majeur dans l'apparition de la géométrie en Grèce, 2 000 ans plus tard. La métrique des anciens Égyptiens a été mal comprise et rejetée par les Grecs.[30]Note [30] – La grave erreur de Platon qui a cru que Zénon représentait le savoir des anciens Égyptiens.

    H. COUDÉE DE CHEOPS

  16. Les égyptologues[31]Note [31] – Ce sont surtout les égyptologues des théories bibliques, théosophiques et astronomiques. ont déterminé une unité de mesure à appliquer aux pyramides, appelée coudée. Mais au niveau théorique, tant la taille de l'unité que le rapport entre la hauteur et la base de la pyramide n'ont aucune influence sur ce qui génère l'accrétion pyramidale. L'accrétion ne dépend que du plan, et du jeu algorithmique établi par les anciens géomètres (Harpedonapts, ou brancardiers). Une telle logistique de construction algorithmique est nécessaire pour tout bâtiment et à toute époque. Elle est évidente dans les trois grandes pyramides, et particulièrement dans celle de Chéphren (Fig. 19).
    Il faut examiner les règles des professionnels de la pierre[32]Note [32] – Ces compétences des Métiers de la Pierre ont été apportées par la collaboration avec le Compagnon J.-P. FOUCHER ex-directeur de l'Institut Supérieur de Recherche et de Formation des Métiers de la Pierre – ISRFMP à Rodez (F) et Le Compagnon R. MOREL Tailleur de pierre (Maître d'Art), membres de l'Association Œuvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France AOCDTF (siège à Paris – France). (carriers, tailleurs, positionneurs, etc.) pour comprendre le processus. Il faut également examiner l'orientation de l'extraction de la pierre en fonction du réseau diagonal, la profondeur et la largeur des tranchées anthropométriques, les moyens techniques pour détacher les blocs, la découpe de la base de la pierre dans les blocs, etc. comme le montrent les traces laissées in situ. Ces pratiques opérationnelles sont encore utilisées de nos jours dans les dernières carrières de pierre manuelles d'Égypte (Fig. 20).
  17. En résumé, les solutions des rampes sont toutes basées sur la vision géométrique postérieure héritée des Grecs. Mais les pyramides ont été construites par le savoir-faire antérieur, que nous appelons logistique algorithmique, et en représentent la démonstration concrète.[33]Note [33] – PYTHAGORE de Samos (VIe siècle av. J.-C.) mathématicien initié en Égypte est l'auteur du théorème de l'angle droit qui porte son nom (que les Égyptiens pratiquaient bien avant lui), mais aussi de séries de nombres figurés (dites “sacrées”) ou de séries de suites arithmétiques (linéaires, triangulaires, carrées) qui intéressent le sujet de la construction des Grandes Pyramides car elles ouvrent à la croissance pyramidale et à l'algorithme.

    I. PHOTOGRAPHIE & COMMENTAIRE par Z. HAWASS

  18. Les photographies aériennes de la pyramide de Chephren (M. BERTINETTI) publiées par NGS[34]Note [34] – NATIONAL GEOGRAHIC “ÉGYPTE entre ciel et terre” ©Édition française - 2004 - ISBN 2-84582-133-6. et par WhiteStar[35]Note [35] – WHITE STAR LLP est l'éditeur exclusif des livres et guides National Geographic pour l'Italie depuis 2001. Prestigieuse institution américaine à but non lucratif, fondée en 1888, la National Geographic Society a pour objectif la divulgation et l'éducation scientifiques. sont toutes très intéressantes, mais la plus révélatrice (Fig. 21) mérite une attention particulière[36]Note [36] – Photographie réservée à l'ancien Secrétaire Général du Conseil Suprême des Antiquités d'Égypte, Dr. Z. HAWASS pour son album “Treasures of THE PYRAMIDES” Ed. White Star LLP - Vercelli (I) – ISBN 978-88-6112-382-3. en raison du commentaire qui l'accompagne (p.59) : “Sommet de la pyramide de Chephren en calcaire fin de Tura. La maçonnerie de soutènement apparaît ici régulière, sous le parement, mais la profondeur des blocs et des marches varie considérablement. Les fragments de la maçonnerie porteuse adhèrent au noyau plus bas, après enlèvement du parement”.
    Cette affirmation ne tient pas compte de la désintégration naturelle des blocs calcaires par l'érosion. De même, le terme “maçonnerie porteuse” ne correspond pas à 99% du volume de la pyramide : elle constitue et génère sa forme. Cette vision formaliste se concentre sur la surface et ne comprend pas que les fragments sont provoqués par le glissement des cônes enveloppants érodés, dégageant celui que l'on observe : on peut en voir quatre ou cinq sur une photographie de l'ensemble, en comptant leurs ombres saillantes (Fig. 13). Sous ce cône enveloppant appelé ici “maçonnerie porteuse”, il en existe beaucoup d'autres à partir du noyau de la pyramide[37]Note [37] – Ce commentaire dénote le même syndrome que chez les architectes ”formalistes”, pour ne parler que des architectes pyramidaux, c'est-à-dire une phobie de la notion de ”système”, un système qui, selon eux, les priverait de leur créativité..
    La simulation 3D de la paléo-topo-stratigraphie du plateau de Gizeh explique la régularité et la normalisation des blocs de la pyramide de Chéphren. Ils ont été prélevés uniquement dans la couche (g), c'est-à-dire la “pierre de construction”, à l'exclusion de toute autre couche (Fig. 10). Cette observation d'origine géologique en entraîne d'autres du même type, qui expliquent à leur tour l'irrégularité des blocs de la pyramide de Khéops, prélevés dans les couches sous-jacentes (f) et (e) et la présence d'un noyau très régulier au cœur de la pyramide de Khéops, là où se trouvent précisément tous les dispositifs internes (chambres de la reine et du roi, couloirs ascendants, grande galerie et cheminée de décharge). La régularité algorithmique permet assez précisément leur exécution.
    De même, la stratigraphie explique la qualité et la couleur de la pyramide de Mykérinos et du second niveau de la tombe de Khent-Kawes, ainsi que la tête du Sphinx et le sommet des massifs du temple haut de Chéphren, tous issus de la couche auversienne (a) (surface partielle “on-lap” du plateau).
    La pyramide de Chephren est plus parfaite que celle de son père, Cheops. L'analyste soucieux de la construction trouve étrange que les égyptologues la considèrent comme la plus simpliste, et nous pensons que lorsqu'elle sera soumise à la muographie, une nouvelle découverte sera faite.
  19. On voit une différence fondamentale entre les commentaires qui se concentrent sur la surface des pyramides et l'étude “de l'intérieur” résumée ici. L'approche du constructeur est nécessaire et donne lieu à des solutions nouvelles. Elle doit être prise en compte et débattue au niveau mondial de la culture scientifique et technique. Une expertise internationale pourrait être menée, indépendamment des protagonistes actuels, car les pyramides égyptiennes appartiennent au patrimoine mondial, à l'histoire des civilisations, à l'histoire de la construction (géologie, ingénierie, génie civil, mines et carrières), à l'histoire des sciences et des mathématiques.
  20. La pyramide se trouve au centre de sa carrière : le principe vernaculaire (P. CROZAT, 1997) consistant à emprunter à l'environnement immédiat pour empiler et amasser au centre a été corroboré par la simulation paléo-topo-stratigraphique. Des études supplémentaires sont nécessaires sur la coordination dimensionnelle et quantitative des blocs à travers chaque phase de l'accrétion pyramidale. Il faut également une coordination modulaire de la correspondance Pyramide/Carrière.
    Il faut rechercher les surfaces et profondeurs de la carrière, à l'exception des tranchées d'extraction, qui correspondent au volume et au nombre des cônes enveloppants examinés. Théoriquement, elles devraient représenter une progression géométrique, en volume, pour atteindre la phase finale de la pyramide avant son nettoyage, le nettoyage consistant à casser les arêtes des marches du dernier cône enveloppant en calcaire fin de Tura : « la pyramide était terminée en commençant par le sommet et les degrés inférieurs (et non les marches) jusqu'à la base de l'édifice », dit HÉRODOTE. La pyramide est enfin achevée et “morte” puisqu'il n'y a plus de support pour poser les blocs de crossaï.

    J. MODÈLE THÉORIQUE DE LOGISTIQUE ALGORITHMIQUE

  21. La solution proposée par cette recherche sur la coordination modulaire entre la pyramide et la carrière est basée sur un réseau de tranchées d'extraction d'une largeur d'une coudée “royale” (la largeur du carrier) isolant des blocs carrés de 6 coudées dans les deux directions du réseau diagonal secondaire créé par la fracturation naturelle des roches (voir ci-dessus partie 5) hypothèse géologique). Ce réseau est diagonal par rapport à l'axe NE/SW du pli anticlinal du plateau de Gizeh, c'est-à-dire N/S et E/W :
    1. On obtient ainsi 6 blocs de 2x3 coudées pour chaque face de la pyramide, également orientés N/S-E/W. Le dessin axial de ce réseau carré de tranchées est donc de 7 coudées. Le rythme théorique de croissance proposé ici est d'un lit d'extraction “négatif” (1n) dans la carrière fournissant les blocs (2x3 coudées) nécessaires à l'empilement de six lits “positifs” (6p) construits ”en pile de charge”, c'est-à-dire un empilement triangulaire pseudo-symétrique, tel que défini par le système de construction présenté.
    2. L'ensemble de la construction se déroule ainsi pour chaque cône enveloppant s'emboîtant sur le précédent : 2 lits négatifs fournissant les blocs nécessaires à l'empilement de 12 positifs, puis 3 négatifs pour 18 positifs, etc. (Fig. 22).
    3. La recherche “théorique” d'un “algorisme” (pas à pas) dessinant l'extraction concrète des blocs Car. (Fig. 23) demande une coordination avec l'empilement “pile-up” des blocs Pyr. Ces blocs sont pseudo-normalisés car ils sont imposés par le mode d'extraction manuel (et par la grille de la tranchée) et le mode de manutention-transport limité (au plus économique). Il faut réapprendre ce mode de raisonnement ou de logique constructive dicté par l'algorithme fourni par la “machine-mouvement” qui impose sa logistique rigoureuse (Fig. 24).
    4. In fine, quelle que soit la hauteur des couches, les blocs doivent être extraits, déplacés et installés manuellement, par la multiplication [1n (négatif) + 6p (positif) = 7] de l'accrétion pyramidale proposée. Chacun des cônes enveloppants, au final, aura toujours 7 fois la hauteur de sa carrière, même si les bancs d'assise ne sont pas très réguliers ; d'où la nécessité-invention d'un assemblage horizontal avec des évidements[38]Note [38] – Auguste CHOISY, ingénieur polytechnicien et architecte (1841-1909), Histoire de l'architecture - Ed. Inter-Livres - Chapitre II ÉGYPTE - Paragraphe : Dispositif, Détails de l'Exécution des Murs et des Massifs : p.28 et 29), décrit les trois procédés utilisés (avec le croquis correspondant), dans la construction des pyramides : “le dispositif par sièges fixes A (qui correspond à Chéphren – NDR) ; B la machine à déposer B (que l'on trouve à Chéops et Mykérinos – NDR, “l'équipement le plus efficace en travail”, dira-t-il) ; C le dispositif par placages successifs (qui correspond aux pyramides à degrés de Djoser – NDR).., que l'on peut observer partout.
  22. Le moment le plus marquant de la partie vérification de cette recherche a consisté (Fig. 25) à superposer les dessins imposants des aménagements intérieurs (selon les rendus de DORMION, 1996) avec les dessins colorés des strates de la carrière (colorés pour suivre facilement la logistique imposée par l'algorithme), sur une coupe N-S de la pyramide de Khéops, à une échelle de 1/200e – 5 mm/mètre. On constate alors que l'ensemble des aménagements intérieurs (chambres du roi et de la reine, couloir ascendant, grande galerie et cheminée de décharge) et les conduits de ventilation relèvent de la même logistique algorithmique proposée par les constructeurs. Par ailleurs, l'arrêt des conduits de ventilation de la chambre de la Reine, à 63 m du centre, pourra correspondre à une phase d'accrétion de la pyramide de Khéops d'une autre origine (emprunt à l'Ouest au niveau (g) de la pierre de construction).
    Dans cette première pyramide intérieure régulière, nous avons pu modéliser en détail la progression de la croissance pyramidale qui crée la voie d'accès aux deux voussoirs symétriques de chaque chevron constituant les bouchons de la cheminée de décharge “prudente” sur la grande galerie. Nous proposons donc une seconde utilisation, leur érection simultanée, pour ”l'extraordinaire ascenseur oblique”, dont la fonction première est de mettre en place le monolithe de la chambre du roi.

    K. COMBINATOIRE DE DEUX ALGORITHMES

  23. Les photographies de M. BERTINETTI sont toujours de grande qualité, mais elles sont aussi d'un grand intérêt pour notre thèse, car elles permettent une analyse détaillée et approfondie. Celle qui montre le sommet de la pyramide de Chephren a été colorisée par nos soins pour une meilleure compréhension. Elle montre un nouvel algorithme de recouvrement, ignoré jusqu'à présent, qui se combine avec l'algorithme de construction de l'accrétion pyramidale modélisé depuis 1997.
    La différence entre ces deux algorithmes est la suivante (Fig. 26) : pour la construction, les blocs ont été placés en boutisses, alors que pour le recouvrement ils ont été placés en panneresses, qui permettent le croisement des blocs angulaires sur les bords, d'une assise à l'autre. Cette observation archéologique, accessible à tous de nos jours, implique définitivement la solution de la logistique algorithmique pour les grandes pyramides.

    L. SIMULATION DE LA CONSTRUCTION – 2019

  24. Suite aux différentes simulations partielles déjà réalisées (1996, 2001 et 2005, dans le site de P. CROZAT), la simulation filmée de la construction de la grande pyramide de Khéops est maintenant presque terminée (Fig. 28). Cependant, sa réalisation nécessite compétence, collaboration, moyens techniques, logistiques et financiers. Le système d'accrétion pyramidale qui a été développé, à partir du texte d'HÉRODOTE, engage le domaine de la logistique algorithmique et correspond parfaitement au concept de système autorégulateur développé par Edgar MORIN[39]Note [39] – Edgar Nahoumsay MORIN (1921 – Paris) (Introduction à la pensée complexe, ESF Ed., Paris. 1990) est un sociologue et philosophe français. Penseur de la complexité, il définit son mode de pensée comme “co-constructiviste” en affirmant : « Je parle de la collaboration du monde extérieur et de notre esprit pour construire la réalité. ».. Il doit être pris en compte et débattu.

    M. CONCLUSION

  25. Pour conclure cette communication sur le système constructif des pyramides, il n'y a là rien de sacré, de mystérieux ou d'irrationnel. Il ne s'agit pas non plus d'une ”géométrie”, apparue en Grèce 2 000 ans plus tard, contrairement à ce qui est couramment affirmé. Il s'agit d'un ”système approprié” (Fig. 27) basé sur la Logistique Algorithmique, dont l'existence à l'époque des pyramides a été authentifiée par Michel Serres - 1993.
  26. Jusqu'à présent, personne n'avait pris en compte la géologie : genèse, structure, stratigraphie, géologie de l'ingénieur (réseaux de fracturation naturelle des roches) alors que c'est elle qui explique rationnellement le positionnement et l'orientation des trois grandes pyramides de Gizeh ; on n'avait pas non plus étudié la méthode d'extraction des carrières en couches subhorizontales, ni ses traces évidentes, observables par tous et on n'avait pas non plus discuté de l'évolution de la méthode utilisée au sein du Continuum technique des édifices tumulaires.
    L'observation purement extérieure de la forme des pyramides ne saurait éclairer le fait que la forme de la pyramide est l'expression même de la méthode utilisée, elle-même adaptée à la taille et au poids du matériau local fourni par l'environnement immédiat, d'où le choix d'un site adéquat (Cf. 5 : Lettre circulaire à mes Pairs 2018).
    In fine, au-delà des différences de temps, d'espace et de civilisation, observons cette photographie du creusement d'un canal, à la main, en RPC, au moment de la Révolution culturelle de Mao Zedong, pour la réadaptation sociale (Fig. 29). C'est la technique archaïque qui nous intéresse, la seule utilisable en l'absence de moteurs mécaniques. Sans conteste, elle remonte aux premières civilisations agraires des grands fleuves (Igharghar, Triton, Indus, Tigre et Euphrate, Nil, Huang HO, etc.) et aux ouvrages hydrologiques de contrôle des crues et d'irrigation, éléments structurants primordiaux de la constitution des premiers États.
    Pour notre thèse, elle représente une belle illustration de la Logistique Algorithmique, bien que spatialement inversée vis à vis des pyramides. Ainsi, dans la province de Shaanxi, vers 2 300 av. J.-C., de nombreuses pyramides de terre ont été érigées (tombes) où l'on peut voir où le matériau a été prélevé, autour d'elles. Cela représente un lien direct “ontologique” entre la carrière et la pyramide (Fig. S11: Pyramides de Shaanxi-PRC).
Étoiles

REMERCIEMENTS

Sans l'aide précieuse de mes amis, cette communication n'aurait pas pu avoir lieu :

Mme Soroor GHANIMATI, Ph.D., architecte et archéologue à NES/UC-Berkeley, USA, pour avoir suivi mes recherches et suggéré de les publier,
Mme Brigitte BERTHIER, professeur d'informatique, Lycée Pasteur de Dole, France,
M. Bruno HOSTALERY, ingénieur ESTP- Paris, France, Infographiste et programmeur, Lausanne, Suisse,
M. Patrick FAIVRE, architecte DPLG, pour son aide dans la recherche de documents, à Lyon, France,
Mme Françoise ZURIF, Ph.D., pour la traduction en anglais et les conseils en matière de rédaction scientifique, La Loye, France.

Liste des matériaux supplémentaires

  1. Publications : Les publications produites au fur et à mesure de l'avancement de cette recherche ont été déposées ou/et publiées, suivant la liste non exhaustive suivante :

    1. “SYSTEME CONSTRUCTIF DES PYRAMIDES” 1996-97 – Ed. Canevas (F) et (CH) – ISBN 2-88382-064-3
    2. “Le Génie des Pyramides” 2002 – Ed. Dervy – Les lieux de la tradition – Paris – ISBN 2-84454-161-5
    3. Publication de la thèse de doctorat “Le génie des pyramides” soutenue en 2002 dans la revue Civil Engineering.

  2. Examens et sites de dépôt pour les chercheurs :

    1. POUR LA SCIENCE, édition française de SCIENTIFIC AMERICAN, N° 265 novembre 1999, rubrique Perspectives Scientifiques, page 14, intitulé : “Rampes ou enveloppes ? : de nouvelles hypothèses remettent en cause l'utilisation des rampes pour la construction des pyramides d'Egypte”.
    2. Journal officiel de la National Geographic Society, vol. 2.4, no 7, avril 2000, rubrique GEOGRAPHICA, intitulé : “NOUVELLES HYPOTHESES SUR LA CONSTRUCTION DES PYRAMIDES EGYPTIENNES” par Anne Hebert.
    3. SYSTEME CONSTRUCTIF DES PYRAMIDES : de la géologie à l’édification (P. Crozat et Th. Verdel) 2002 /JNGG et ResearchGate.
    4. “Les grandes pyramides”, Ed. Publi-Topex / Ordre des Géomètres-Experts, revue “mesure & grands chantiers – 4000 ans d’histoire” – 2002. Revue du Palais de la découverte – Paris : DÉCOUVERTE N°343 DÉCEMBRE 2006 – Article de P. Crozat intitulé “le génie des pyramides” – 2006.
    5. Journal de l’Association Ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France – AOCDTF / Paris.

  3. Dépositions sur : Academia.edu – ResearchGate – Pyramidales

    1. Diaporama Espace des Sciences de Paris
    2. Animation Pyramide
    3. CV P.C. chercheur (en français et en anglais)
    4. Abstract 2017 (en français et en anglais)
    5. Invitation numérique CULTNAT
    6. Ingénierie des pyramides (digest en français et en anglais)
    7. Lettre ouverte (en français et en anglais)
    8. Lettre Circulaire à mes Pairs
    9. Communiqué 2019