Première partie :
ÉTUDES PRÉLIMINAIRES 1990-1997
Deuxième partie :
ÉTUDES DOCTORALES 1998-2002
Troisième partie :
ÉTUDES POSTDOCTORALES 2003-2017
Quatrième partie :
ÉTUDES DE FINALISATION 2018-2019
Cinquième partie :
PUBLICATIONS & MODÉLISATION INFOGRAPHIQUE ANIMÉE 2019 - en cours
PROJETS ÉVÉNEMENTIELS
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Pierre CROZAT Architecte - Urbaniste
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La pyramide de Khéops
RÉSUMÉ
Depuis bientôt 5000 ans qu'elles furent édifiées, le mode de construction des pyramides d’Égypte demeure, aujourd'hui encore, une véritable énigme, que les technologies contemporaines sont incapables de résoudre. Les théories avancées jusqu'à ce jour par les différents auteurs s'opposent et ne sauraient satisfaire pleinement le praticien de l'Art de bâtir. Aucune n'offre une approche véritablement scientifique, technique et opératoire, pas plus qu'un quelconque élément de preuve tangible.
Dans cet article sera développée la méthode de construction des grandes pyramides lisses de la IVe dynastie, essentiellement les trois pyramides de Gizeh et particulièrement celle de Khéops, la plus “énigmatique” du fait de ses dispositifs intérieurs, en fait paradoxalement la plus “révélatrice” du « Système constructif des pyramides[1]Note [1] – « Système constructif des pyramides » ouvrage de Pierre CROZAT publié chez Canevas Editeur (1997) ISBN N° 2-88382-065-1. ». Pour l'auteur, les pierres de la pyramide ne sauraient venir « d'Arabie, de très loin » et la construction ne peut avoir été réalisée à l'aide « des levées de terre », à l'instar des écrits de Diodore de Sicile, mais en empruntant les matériaux alentour au plateau de Gizeh et en application d'une méthode de construction dite « d'accroissement pyramidal », suggérée par la “machine” dont nous parle Hérodote.
En se posant la question en praticien « si je devais construire une pyramide », alors s'enclenche un raisonnement de constructeur, basé sur la nécessité pratique : recherche des matériaux nécessaires, d'un site d'implantation, d'une méthode constructive, d'une organisation du travail, du chantier, de l'intendance. Ces questions trouvent alors leurs réponses dans les différentes disciplines qui concourent à l'Art de bâtir.
Le principe premier : « exploiter la pierre alentour et la mettre en tas au centre », le mode opératoire : « poser un bloc sur deux autres, en encorbellement, et de façon additive et récurrente », le système constructif : « bloc par bloc, face par face, par enveloppes successives » définissant ainsi « l'accroissement pyramidal », fonction par obligation des caractéristiques techniques et dimensionnelles des matériaux utilisés et donc du gisement sur place et de son mode d'exploitation, fonction lui-même du système de fracturation naturelle des roches imposée par la tectonique et la géologie. Ceci nécessitera l'invention de l'outillage adapté, à l'extraction, au bardage, à la mise en œuvre et à l'appareillage.
Ce système constructif peut être modélisé, aujourd'hui comme hier, il permet de construire « en pyramide » dès le début et de réaliser “corollairement” l'ensemble des dispositifs intérieurs de la pyramide de Khéops, à ciel ouvert, au fur et à mesure de l'érection de l'édifice. Dispositifs qui seront ensuite englobés dans la pyramide par la poursuite de la construction sur les quatre faces. La Grande Galerie peut alors être interprétée de façon purement utilitaire, comme un « extraordinaire ascenseur oblique », permettant de hisser les 52 monolithes de granite de la chambre du Roi, jusqu'à 65 m de hauteur.
Différents éléments de preuves sont apportés par l'auteur, les preuves définitives existent, qui sont alors à rechercher et à vérifier in situ : sur le plateau (analyse de la fracturation naturelle des roches du gisement), sur la pyramide (observation de la disposition des blocs du sommet et des arêtes) et dans la pyramide (examen des dispositifs intérieurs). La description fournie par Hérodote, aujourd'hui écartée parce qu'incomprise, s'avère technique, précise, exacte. Elle est corroborée par la modélisation, l'expérimentation et l'observation, et redonne toute leur valeur aux observations de R. LEPSIUS et aux intuitions de A. CHOISY.
Ce mode de raisonnement permet de situer les grandes pyramides lisses à l'intérieur d'un « continuum technique », dès le premier épierrement agricole du néolithique, basé sur une méthode universelle de construction dite « d'accrétion – exhaussement » qui génère, ordonne et formalise l'ensemble des édifices tumulaires, y compris les pyramides à degrés, dans le temps et dans l'espace.
Cette approche est novatrice et prédictive, qui consiste donc, pour l'essentiel, à la mise en évidence des questions pratiques et des réponses apportées par les différentes disciplines scientifiques, techniques et opératoires, et leur mise en corrélation, au travers d'une vision généraliste, logique et cohérente de « l'Art de bâtir ».
Elle demande à être complétée et vérifiée par la communauté internationale.
Ce travail est un apport rationnel à l'Histoire des Techniques, à l’Égyptologie et à la Culture en général. Il devrait relancer le débat, sinon le clore, sur le mode de construction des pyramides, et permettre une relecture des premiers chapitres de l'histoire du Génie des Ouvrages et de l'Art de bâtir, au travers de l'étude préalable des Gisements, des Matériaux, des Techniques, des Méthodes, des Appareillages et des Outillages, facteurs génériques des Formes Architecturales.