Première partie :
ÉTUDES PRÉLIMINAIRES 1990-1997
Deuxième partie :
ÉTUDES DOCTORALES 1998-2002
Troisième partie :
ÉTUDES POSTDOCTORALES 2003-2017
Quatrième partie :
ÉTUDES DE FINALISATION 2018-2019
Cinquième partie :
PUBLICATIONS & MODÉLISATION INFOGRAPHIQUE ANIMÉE 2019 - en cours
PROJETS ÉVÉNEMENTIELS
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Pierre CROZAT Architecte - Urbaniste
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CONTINUUM TECHNIQUE
En fait, l'ensemble des édifices de terre ou de pierre dès le Néolithique : cairn, tumulus, dolmen, enceinte fortifiée, ziggourat[29]Note [29] – Il n'est certes pas très surprenant de constater que le terme ziggourat “siqquratu” a comme racine “s.q.r” qui signifie “être haut” ou peut-être même “s'exhausser” et que c'est la même racine chamito-sémitique que “Saqqarah”.
Puisqu'il s'agit de la même forme, pourrait-on en déduire qu'il s'agit aussi de la même méthode de construction? Il faudra néanmoins le vérifier., mastaba, pyramide à degrés et pyramide lisse, tholos, torre, tombe mycénienne, stupa, etc. édifices mettant en œuvre des quantités importantes voire énormes de matériaux, avec des moyens techniques d'extraction et de levage des plus rudimentaires, sans même l'aide d'échafaudage, participent tous de la même méthode dite « d'accrétion-exhaussement » mise en œuvre dès le premier épierrement rural – peut-être même issue de cette nécessité de « ramasser les tas » – due au premier groupe d'agriculteurs–éleveurs.
Cairn de Barnenez (génie religieux) | Aire de battage de Cipierre (génie rural) |
En effet, cette méthode est au départ et par essence anthropométrique, l'épierrage d'une pâture ou d'un champ de culture produit des monceaux d'épierrements qui, pour occuper le moins de superficie possible au sol devront être surélevés à la main, le cailloutis étant enserré dans des parements appareillés constitués des plus belles pierres[30]Note [30] – L' archéologie des édifices préhistoriques « Des dolmens pour les morts » – Roger JOUSSAUME 1985 Éditions Hachette.
Tous les dolmens dans le monde semblent avoir utilisé ce procédé, la plupart du temps sur plan circulaire plus ou moins maîtrisé, mais le dolmen de la Joselière à Pornic (Loire Atlantique) offre la particularité d'être sur plan carré et de comporter deux, peut-être trois parées, au point qu'il préfigure de loin les futures pyramides à degrés..
La hauteur d'homme est la limite anthropométrique possible, ensuite si l'on veut exhausser le tas, il faut ajouter un parement périphérique sur lequel monter, pour pouvoir continuer l'exhaussement du premier, jusqu'à hauteur d'homme et recommencer un deuxième parement sur lequel monter, et ainsi de suite. Cette méthode est appelée par nous « accrétion-exhaussement » car seule l'accrétion périphérique permet l'exhaussement du tas ; elle explicite le schéma de la construction par degrés d'A. CHOISY et impose les parements concentriques et degrés ascendants de ces édifices.
Cette méthode a été appliquée aux pyramides à degrés d’Égypte[31]Note [31] - La pyramide à degrés de Djoser à Saqqara est la plus célèbre, elle aurait été construite par l'architecte Imhotep.
J.Ph. LAUER a travaillé près de 70 ans sur ce site sans toutefois nous en donner une explication constructive valable. Elle devait, à notre avis, comporter 7 degrés. C'est à l'analyse de cette pyramide à degrés que Richard LEPSIUS définira « l'accrétion », nous proposerons « accrétion-exhaussement », dans la mesure où l'accrétion n'est motivée que par la volonté d'exhausser l'édifice.
Cependant la corrélation suggérée par R. LEPSIUS, entre la longueur du règne du Pharaon et le volume de sa pyramide garde toute sa valeur. Néanmoins il n'est pas interdit de penser que plusieurs rois ont pu participer au même ouvrage. Ce qui expliciterait bien des questions posées par la pyramide de Meidum. et d'ailleurs ; le principe premier « exploiter alentour et foisonner au centre » ainsi que le second « accréter pour exhausser » semblent bien, à charge de vérification, avoir valeur universelle.
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Une simulation informatique de cette méthode a été faite qui s'applique à toutes les pyramides à degrés et permet de conjecturer quelles qu'elles soient, grandes ou petites, temple solaire ou pyramide, elles représentent des stades plus ou moins avancés d'un même projet. A l'inverse, la pyramides de Houni-Snefru à Meidoum et celle de Sekhem-khet dite “inachevée”, ne sont autres que deux stades plus ou moins avancés de leur destruction (schéma).
Et jusqu'au mode de penser, conception et représentation du monde, cosmogonique, théogonique et anthropogonique, tout comme la notation numérique de l'arithmétique naissante d'après G. IFRAH[32]Note [32] - Georges IFRAH – « Histoire universelle des Chiffres » (1981-1994) Éditions Robert Laffont (p.394).
De la même façon l'arithmétique additionnelle que Pythagore apprendra des Égyptiens, et que le monde grec dédaignera ensuite, pour être reprise par les Modernes, qui en déduisent les bases des Théories Mathématiques contemporaines, n'est que jeu d'additions, de séries et de suites emboîtées., participent du même concept générique d'accroissement par couches successives emboîtées les unes sur les autres, mis en œuvre dans la construction des pyramides, au point qu'il est quasi évident qu'il s'agit là de la seule et unique façon de penser, de concevoir et de représenter.
On est même en droit de proposer, étant donné la conjonction des réalisations, que la construction ait pu participer sinon générer la structuration de l'écriture et de l'arithmétique.